Une étude récente menée par l’urologue américain Michael Eisenberg et son équipe, publiée dans The World Journal of Men’s Health en février dernier, a conclu à une augmentation significative de la longueur du pénis en érection au cours des trente dernières années dans tous les pays du monde, tandis que la fécondité a diminué.
Cette étude est la première à examiner les changements temporels de la taille du pénis, regroupant les données de plus de 55 000 hommes à partir de soixante-quinze études publiées entre 1942 et 2021. Les résultats sont plutôt étonnants, montrant que la longueur en érection a augmenté de manière significative au fil du temps dans plusieurs régions du monde et dans tous les groupes d’âge, avec une augmentation de 24% au cours des 29 dernières années, passant de 12,27 cm à 15,23 cm en moyenne.
En revanche, aucune tendance n’a été identifiée pour les autres mesures de la taille du pénis, notamment la longueur flasque ou étirée.
Oui, les penis plus long depuis 30 ans
Selon une étude récente, les mesures du pénis varient selon les régions géographiques, confirmant ce qui était considéré comme un préjugé raciste par le passé. Les pénis en érection sont plus longs chez les Africains subsahariens, intermédiaires chez les Européens, les Sud-Asiatiques et les Nord-Africains, et plus petits chez les Asiatiques de l’Est.
Les raisons de ces différences demeurent inconnues, et avec les migrations en cours, ces variations pourraient s’atténuer avec le temps.
Cependant, revenons à cette mystérieuse croissance pénienne. Quelles en sont les causes ? Tout d’abord, on a observé que les étapes de la puberté se produisent chez des garçons plus jeunes qu’auparavant. Les données suggèrent qu’une croissance pubertaire plus précoce pourrait être associée à une augmentation de la taille du corps, y compris de la longueur du pénis.
Mais pourquoi la taille du penis est-il plus long ?
Les causes de ces changements temporels de la puberté demeurent inconnues, mais des chercheurs ont émis l’hypothèse que le mode de vie sédentaire, l’obésité ou l’exposition croissante à des substances hormonoperturbantes pourraient y jouer un rôle. En effet, des données suggèrent que diverses expositions prénatales ou postnatales peuvent influencer le moment de la puberté.
Michael Eisenberg, l’auteur de l’étude sur la croissance du pénis, s’est exprimé sur les résultats de cette recherche surprenante : « Tout changement global dans le développement est inquiétant, car notre système reproductif est l’un des éléments les plus importants de la biologie humaine. Si nous observons un changement aussi rapide, cela signifie que quelque chose de puissant se produit dans notre corps ».
Cependant, une autre étude publiée dans la revue Human Reproduction Update de l’Université d’Oxford en novembre 2022 souligne une détérioration de la qualité du sperme chez les hommes. Cette détérioration est telle que cela pourrait conduire à une baisse de la démographie mondiale à l’avenir.
Selon cette étude, la concentration moyenne de gamètes dans le sperme de la population masculine mondiale a chuté de 101 millions par millilitre (M/ml) à 49 M/ml au cours des quarante-six dernières années.
Les raisons de cette détérioration de la qualité du sperme sont encore inconnues, mais il est possible que le mode de vie sédentaire, l’obésité, le tabagisme ou l’alimentation en soient les causes. Cependant, les principaux facteurs semblent être environnementaux, tels que les pesticides et les microplastiques qui contaminent la nature et la chaîne alimentaire, perturbant le système endocrinien.
Rachel Carson avait déjà souligné leur impact potentiel sur les cellules germinales dès les années 60.
Des problèmes de fertilité en prime ?
Peut-on établir une corrélation entre la croissance de la taille du pénis et la diminution de la fertilité ? Le système endocrinien est responsable de la taille du membre viril, ainsi que de la fabrication et de la libération d’hormones dans le sang. Les produits chimiques perturbent le système endocrinien et cette hypothèse semble être scientifiquement confirmée. En effet, une étude menée par le professeur d’embryologie Louis Guillette en 1990 a révélé que les alligators du lac Apopka en Floride avaient souvent des micro-pénis. Les reptiles avaient été exposés à une pollution au DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane) et au DDE (dichlorodiphényldichloroéthylène). Il est donc possible que d’autres pesticides aient l’effet inverse sur les êtres humains, c’est-à-dire augmenter la taille du pénis.
L’étude de l’Institut Polaire Norvégien, menée en 1998 dans les îles Svalbard, un archipel de l’océan Arctique, sur les ourses polaires « pseudo-hermaphrodites », est également intéressante. Les chercheurs se sont concentrés sur le clitoris hypertrophié des plantigrades, qui ressemblait à un pénis embryonnaire. L’étude a montré que cette pathologie était due à la présence de PCB, toxiques émanant des transformateurs électriques.
Cependant, il est difficile d’établir un lien entre la croissance de la taille du pénis et la baisse de la fertilité, et cela nécessite encore des recherches plus approfondies.
La virilité et la fertilité ont longtemps été associées dans notre culture, notamment à travers le symbole de fécondité, le phallus surdimensionné du dieu Priape.
Si la corrélation était avérée, cela remettrait en question nos représentations culturelles et symboliserait notre rupture avec la nature.